La préparation à l’hivernage, un moment crucial
La fin de l’été approche, le soleil, décline plus tôt chaque jour, laissant présager l’arrivée imminente de l’automne puis de l’hiver.
C’est un moment crucial pour nous, apiculteurs : préparer nos abeilles à la saison froide. Nous devons être là pour elles, parce qu’une colonie mal préparée est une colonie en danger.
D’abord, vérifier que la colonie est suffisamment forte et qu’elle dispose d’une reine en bonne santé. Evaluer la population, une colonie disposant entre 20 000 à 30 000 abeilles est généralement suffisante pour survivre à l’hiver. Le changement de reine peut s’effectuer à cette période si la reine de la colonie présente des signes de faiblesse.
Nous nous assurons également que la colonie a suffisamment de provisions. Cela varie d’une région à l’autre, toutefois les abeilles ont besoin en moyenne 15 à 20 kg de miel pour survivre pendant l’hiver. Le printemps 2024 ayant été très pluvieux dans notre région, il peut être nécessaire d’effectuer un nourrissement si les réserves de miel sont insuffisantes. Le rapport idéal pour un nourrissement d’automne est un sirop concentré (2 kg de sucre pour 1 litre d’eau).
Nous vérifions aussi l’infestation varroa car il peut faire des ravages si on ne fait rien. Les traitements se font après la dernière récolte, avec des méthodes douces, afin de ne pas brusquer les abeilles. Si l’infestation est forte en automne, nous pouvons retraiter les ruches.
Puis nous réduisons le nombre de cadres dans la ruche, les cadres vides sont retirés et deux partitions sont insérées pour que la colonie se regroupe autour de la reine, formant un habitat adapté à la taille de la colonie.
L’emplacement des ruches est également important. Elles doivent être dans un endroit à l’abri du vent et surélevées du sol pour éviter les remontées d’humidité et les inondations. Si possible, elles sont placées là où elles pourront profiter d’un peu de soleil pendant les journées d’ensoleillement d’hiver.
Et n’oublions pas la surveillance hivernale par des contrôles réguliers sans ouvrir les ruches. Notamment après des tempêtes ou des chutes de neige, nous vérifions que l’entrée n’est pas obstruée par la neige, la glace ou que le vent n’a pas fait de dégâts.
L’hiver, c’est le silence des ruches, les abeilles, serrées les unes contre les autres, sont en léthargie. En attendant, il y a la promesse du printemps et celle de les revoir sortir, prêtes à reprendre leur travail.